Jérémie Giles dans son atelier à Jonquière
© Photo Christiane Laforge
Né en 1927, à Cambridge Massachusett, Jérémie Giles manifeste très tôt un intérêt soutenu pour les arts visuels, la musique, les sciences de la terre, l’histoire, les relations ouvrières, le droit, la politique.
Directeur des relations extérieures pour la compagnie Reynolds Aluminium comme membre de la Corporation des Conseillers en Relations Industrielles, il a été Directeur du personnel à l’hôpital Hôtel-Dieu de Baie-Comeau et Directeur du service des relations de travail à l’Union des Municipalités du Québec.
Retraité de la fonction publique depuis 1995, où il occupait la fonction de Commissaire à la Commission Municipale du Québec depuis 1980, Monsieur Giles est avantageusement connu comme animateur culturel et scientifique. Il a construit, dirigé et animé le réputé Centre d’Art Manicouagan, de 1958 à 1971 où de nombreux artistes y ont exposé, tandis que les poètes et les musiciens y donnaient des spectacles.
Sir John A. par Jeremie Giles
au Macdonald-Cartier International Airport, Ottawa.
© Photo Bruno Schlumberger
Artiste prolifique
Il a tenu plus de 46 expositions solos et 32 expositions de groupes. Fondateur du Symposium de peinture de Baie-Comeau, il y avait bâti et animé le Centre d'art Manicouagan, lieu de rencontre des grands poètes et peintres réputés, jusqu'en 1992. Passionné d'histoire et de sciences naturelles, il a réalisé deux importants centres d'interprétation des sciences de la terre, le plus récent étant l'Économusée de Hull, inauguré en 1997.
Jérémie Giles
Buste de Jean Laforge
Pulperie de Chicoutimi en 2008
© Photo Sylvain Dufour
Créateur de plusieurs dessins armoriaux et de plusieurs sculptures publiques pour des villes québécoises, il a sculpté l'explorateur Samuel de Champlain, une œuvre de trois mètres de hauteur coulée en bronze, inaugurée à Gatineau en septembre 2004 pour commémorer le 400e anniversaire de l'établissement de la première colonie française en Amérique. Au Saguenay, il a réalisé les bustes des regrettés Jean-Paul Lapointe, Jean Laforge et Pierrette Gaudreault.
Pédagogue-né, l'artiste accepte difficilement les limites. Las des restrictions budgétaires et coûts faramineux des droits de reproduction, il a trouvé un moyen original et exceptionnel de monter une exposition thématique sur l'expression identitaire canadienne à travers la peinture. À défaut de rassembler des œuvres témoins, Jérémie a contourné tous les obstacles dans une démarche titanesque se traduisant par une exposition itinérante de 72 tableaux, signés Jérémie, représentant autant de peintres canadiens décédés.
Cette collection complète porte le nom L'art est un miroir car, explique l'artiste: « L'identité d'un peuple correspond à sa façon de s'exprimer et aux moyens qu'il emprunte pour le faire. Les arts, sous toutes leurs formes, sont justement les fenêtres à travers lesquelles les autres nous perçoivent et nous reconnaissent. »
Jérémie a brossé le portrait de 72 peintres sur une toile de fond reproduisant, dans le style propre à l'artiste représenté, une de ses toiles. Du Ayotte, du Borduas, du Cosgrove, du Fortin, du Jackson , du Kriegoff, du Pellan , du Villeneuve, de la main d'un peintre unique.
Jean-Philippe Dallaire - L'art est un miroir
œuvre peinte par Jérémie Giles
Un travail de quatre années de recherche et d'exécution. « C'était un défi, dans le sens que je m'apercevais que la grande majorité ne distinguait pas ce qu'était l'art canadien. Je ne voulais pas projeter des diapositives sur un artiste, mais faire une lecture de son art, de sa démarche.»
La collection circule dans l'Ouest canadien. Elle sera présentée au Saguenay l'automne prochain dans le cadre des activités de Saguenay Capitale culturelle du Canada 2010. Pour la circonstance, le peintre ajoutera quelques œuvres à la mémoire de nos artistes locaux, dont Jean-Guy Barbeau.
Homme orchestre
Jérémie Giles est l’auteur de plusieurs réalisations de nature éducative. Partout où il a vécu, il a laissé sa trace comme concepteur et responsable de plusieurs projets, incluant la sauvegarde du patrimoine bâti. Citoyen du Saguenay-Lac-Saint-Jean depuis 2005, région qu'il connaît cependant de longue date pour y avoir côtoyer plusieurs de ses artistes, il eu le temps de construire son atelier à Jonquière, de collaborer avec le Centre national d'exposition de Jonquière pour la rétrospective des œuvres d'Hélène Beck, au titre de commissaire. Il a sculpté le buste en bronze de Pierrette Gaudreault installé au Centre Culturel du Mont-Jacob en prévision du 50e anniversaire de fondation de l'Institut des arts au Saguenay.
et sa compagne, Christine Bouchard, aquarelliste
Lors de l'inauguration du bronze de Pierrette Gaudreault
au Centre culturel de Jonquière
La Société de l’Ordre du Bleuet est sa plus récente initiative et il y travaille avec conviction.
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